FIGUREZ-VOUS...que les troubles musculosquelettiques sont plus fréquents chez les femmes vieillissantes et s'accompagnent d'autant d'incapacité que ceux déclarés par les hommes

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Mira Rahal, économiste, étudie les facteurs des différences entre les femmes et les hommes face au vieillissement en bonne santé : elles vivent plus longtemps, mais ont davantage d'incapacité que les hommes.

Elle explore le rôle des maladies chroniques dans ces différences, notamment les maladies sont sensibles à des facteurs sociaux (i.e. expositions dans les activités professionnelles et domestiques), ouvrant des perspectives de protection et de prévention. Dans ce cadre, elle s'intéresse aux troubles musculosquelettiques (TMS), qui figurent parmi les affections invalidantes les plus courantes et plus fréquentes parmi les femmes. Ce surplus de TMS des femmes pourrait être dû à la déclaration chez elles de troubles dès les stades peu sévères, et donc moins invalidants. Mais si les TMS qu'elles déclarent étaient de même sévérité, il s'agirait de comprendre les raisons de cette prévalence supérieure en identifiant de potentiels facteurs en cause.

Mira Rahal mobilise la cohorte CONSTANCES, et les 36 055 personnes âgées de 50 à 69 ans de l'échantillon à l'inclusion. Parmi eux, 68% des participantes déclarent des TMS contre 61% des hommes et l'écart existe à tous les âges (maladies diagnostiquées ou douleurs ostéoarticulaires persistantes). Elle compare les individus déclarant et ne déclarant pas des TMS et conclut que premiers signalent bien plus souvent être limités dans leurs activités du quotidien, y compris lorsqu'on tient compte des différences sociodémographiques et de présence d'autres maladies. Un test indique que l'ampleur de cette augmentation ne diffère pas selon le sexe.

Les TMS plus fréquents des femmes n'apparaissent pas, en moyenne, moins invalidants que ceux des hommes. Une approche longitudinale permettra de déterminer la part des différences d'incapacité entre femmes et hommes expliquée par la présence de TMS ; puis d'en rechercher les facteurs, notamment dans les parcours de vie (familiaux, professionnels…) des femmes et des hommes.

Doctorante en analyse et politique économique, EHESS, Ecole doctorale d’économie à l’Université Paris I Panthéon Sorbonne (ED 465) et Paris Jourdan Sciences Economiques (PjSE, UMR 8545)
Affiliation au projet “Gender and Health Inequalities” (GENDHI)

Référence :

  • Titre de thèse : « Comprendre les inégalités du genre face au vieillissement en bonne santé »

 

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