Témoignage
Melisa AUDET, Gérontologe à l'université de Sherbrooke est intervenue, sur le thème des "Démarches de recherche intergénéra-tionnelles entre co-chercheurs académiques et ainés au Québec (expériences du GRIVE et du LIPPA)". Elle a témoigné sur cette journée (Lire ci-contre).
C’est en tant que représentante du Centre de recherche sur le vieillissement et de l’Université de Sherbrooke au Québec que j’ai pris part à la journée scientifique co-organisée par Solène Billaud et Thibauld Moulaert du Laboratoire PACTE et l’Institut de la longévité, des vieillesses et du vieillissement « Engagements méthodologiques : Expérimenter, pratiquer, critiquer les démarches participatives dans le champ du vieillissement » tenue à Grenoble ce 18 octobre 2019. Cet événement fut pour moi l’occasion de présenter deux initiatives développées dans la région de l’Estrie au Québec. Celles-ci impliquent une participation soutenue de différentes personnes ainés de la communauté et favorisent le dialogue entre celles-ci et les chercheurs sur le vieillissement: le Laboratoire d’innovations par et pour les ainés (LIPPA[1]) ainsi que le Groupe de recherche intergénérationnel sur le vieillissement de l’Estrie (GRIVE[2]). Le LIPPA est une initiative de type « laboratoire vivant » (living lab) soutenant le développement de projets de recherche intersectoriels ciblant divers besoins exprimés par les ainés de la communauté et où ces derniers sont invités à s’impliquer comme partenaires à part entière au sein la démarche de recherche. Fruit du LIPPA, le GRIVE est quant à lui né de la volonté de chercheurs d’expérimenter la mise sur pied d’un groupe integénérationel de recherche composé de chercheurs académiques et d’ainées n’ayant pas de formation en recherche universitaire, cela afin de co-créer et de mener ensemble un projet ancré dans les préoccupations et intérêts des ainés.
De mon point de vue, cette journée d’étude a été très pertinente, car elle a permis non seulement de partager nos expériences, constats et questionnements en matière de méthodologies participatives dans le domaine du vieillissement, mais elle fut aussi l’occasion pour nous de réfléchir collectivement sur les différents enjeux et défis y étant reliés et de tisser de nouveaux liens. Nos expéricence des dernières années dans le développement de recherches attentives à la place des ainés dans le processus de connaissance soulignent non seulement une volonté partagée entre acteurs universitaires et citoyens de collaborer, mais aussi la nécessité de mieux comprendre les modalités de réalisation de telles démarches participatives afin d’éviter que celles-ci deviennent des recettes uniques et universelles sans égard aux défis qu’elles sous-tendent.
Le croisement de nos savoirs interdisciplinaires et de nos expériences sur la participation des ainés en recherche constitue un élément essentiel pour soutenir et questionner le développement des initiatives de recherche par et pour les ainés visant à mieux comprendre leurs réalités et à répondre, de notre point de vue, à leurs besoins.