Participation et citoyenneté à tous les (ét)âges

Qu’il s’agisse de bénévolat, de participation sociale ou politique, d’implication dans des démarches citoyennes, voire d’argument en faveur de méthodes de recherche dites participatives, les déclinaisons de l'engagement au fil des âges offrent une diversité de grilles de lecture stimulantes et permettent aux différentes disciplines scientifiques de se rencontrer.

La participation sociale et la citoyenneté peuvent faire référence à un ensemble de pratiques qui, si elles ne sont pas spécifiques au processus du vieillissement ou à la période de la vieillesse, n’en prendraient pas moins des formes particulières à cette occasion. La participation sociale d'abord fait référence de manière générale (au sens de la classification internationale du fonctionnement) à la réalisation d'activités qui correspondent à des rôles attendus (travail, soins personnels, tâches du quotidien, relations interpersonnelles…) ; elle peut être élargie à d'autres sphères de la vie sociale, notamment en intégrant la pratique du bénévolat/du volontariat, l'investissement dans l'administration de collectifs (ex. copropriétés immobilières). La citoyenneté fait classiquement référence aux pratiques politiques à travers l’analyse du vote ou à travers les formes d’engagement syndical ; elle croise alors en partie les actions de volontariat/bénévolat. Elle peut aussi renvoyer à des pratiques de démocratie participative et sanitaire à de multiples étages ou échelles, que ce soit à travers les « Conseils des sages » ou les démarches « villes et communautés amies des aînés » (VADA) au niveau municipal, les « Conseils Départementaux de la Citoyenneté et de l’Autonomie » (CDCA) au niveau départemental ou encore au niveau des structures médico-sociales à travers les « Conseils de vie sociale » (CVS). Mais participation sociale et citoyenneté peuvent également s’entendre comme un analyseur social ou territorial de la place que la société fait aux aînés ou à leurs représentants. L'engagement des citoyens âgés ne dépend pas seulement de leurs caractéristiques propres (appétences, préférences, ressources, etc.), mais aussi de l'environnement qui favorisera ou non cet engagement.

Que ce soit à travers les discours de l’Organisation des Nations Unies ou dans les démarches de type VADA, CDCA ou CVS, elles interrogent la production de formes d’inclusion /d’exclusion de personnes plus âgées, considérées alors comme « habitants » d’un quartier ou d’une ville, comme « usagers » d’établissements ou services sociaux ou sanitaires, voire comme « citoyen à part entière » lorsqu'on dénonce des dérives âgistes. En ce sens, et selon les échelles de l’action publique ou du territoire, ce sont bien des formes et des représentations plus ou moins intégratives ségrégatives à l’égard de la population âgée qui se dessinent, l’exemple de la crise du COVID ayant pu servir de révélateur de la place et des droits des aînés dans nos sociétés contemporaines.

Cette thématique invite à l’exploration de terrains et questions de recherche nouveaux ou inédits, par exemple quand elle est croisée avec celles des territoires ou de l'environnement. Elle invite également à l'exploration de pratiques émergentes de recherche qui se veulent, se disent ou se construisent dans des logiques plus participatives. Tant dis que le contexte contemporain du financement de la recherche encourage ce type de recherche, elle devient le creuset de possibles rencontres interdisciplinaires ou entre une pluralité d'acteurs, allant parfois jusqu'à considérer les aînés comme des "co-chercheurs".